DE DAKAR A CASABLANCA


La vie en dehors du bord à Dakar devient lassante pour les équipages. En ville parmi les indigènes ou au bord des plages qui leur étaient réservées, le tour des amusements était vite fait. L'ennui les gagnait progressivement, l'espoir de « revoir le pays natal » devenait le seul espoir les reliant à une quelconque espérance.


Les États Majors se rendaient compte de cet état d'esprit et tentaient de trouver des distractions autres que celles trouvées à terre.

Parfois, avec de la chance, si chance il y avait, un ou plusieurs C.T. accompagnaient un des convois vers l'un ou l'autre port.


Enfin, le 13 juillet, l'ordre est donné de rallier Casablanca pour un grand carénage en cette année 1942. De là, certains, plus chanceux que d'autres, pourront obtenir une permission qui les conduira dans la famille en zone libre ou en Afrique du Nord.

Tout se passe comme tout carénage. Pourtant, un matin alors que le bâtiment est amarré au quai Delure, une armada se profile à l'horizon le 8 novembre 1942.

L'opération anglo-américaine « Torch » commençait. Cela consistait par l'occupation de l'Afrique du Nord. Elle ferait une excellente tête de pont, une sorte de tremplin par où les énergies pourraient se concentrer pour atteindre l'Europe.


Une bataille commence. Il faut tenir. Comment exprimer les pensées d'hommes aux ordres d'un gouvernement tout à fait légitime, placés devant une intrusion brutale de gens étrangers à la Nation, se présentant en libérateurs à coup de canon, alors que nos marins étaient encore blessés par les traumatismes des destructions anglaises ?


Le Malin a eu le tort de se trouver lors de la bataille qui suivie dans l'axe du « bâtiment jaune », le Jean Bart. Il reçut du cuirassé américain « Massachusetts » dit « Big Mamy », un obus de 406 m/m qui lui percuta le flanc bâbord à la hauteur des machines avant, après avoir traversé le quai. Cet obus faillit lui coûter la vie. Il ne fut sauvé que par le courage des hommes et le sang froid de l'IMP Naudin.


La bataille cessa le 11 novembre 1942, laissant au Malin 7 morts et 7 blessés plus ou moins graves.


Il fallut deux mois de réparations par l'arsenal de Casablanca pour trouver le moyen de le remettre à flots et lui permettre de se rendre à Boston pour le moderniser.

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Impact de l'obus de 406 mm du Massachusetts